TRIBUNE : L'entreprise à mission face aux turpitudes de Danone
Publié le :
17/03/2021
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Les turpitudes du groupe Danone et le récent épilogue d’une crise de gouvernance qui défraye aujourd’hui la chronique me rappellent cette contribution, (article publié par Challenges en mai 2018) sur ce qui n’était pas encore la Loi Pacte mais le fruit d’une réflexion commune de deux acteurs majeurs de ce que l’on peut qualifier de capitalisme social.
Jean Dominique Senard et Nicole Notat sont parvenus à l’exploit de transformer un rapport en une Loi, fait suffisamment rare pour être salué.
Sans vouloir jouer les cassandres, les questions que m’inspiraient ce rapport trouvent aujourd’hui leur illustration dans la crise que connaît aujourd’hui la gouvernance de Danone.
Entre un fringuant PDG qui voulait transformer la mission de l’entreprise qui lui était confiée et ses mandants, le torchon brûle.
Alors bien sûr, tout le monde se jette sur la proie.
Le départ d’Emmanuel Faber, sonnerait il le glas de l’utopie missionnaire dont il s’était fait le porte-drapeau ?
Au risque de me déjuger, je ne le pense pas.
Certes, cette crise met en exergue le rapport complexe qui existe entre la vision d’un dirigeant et l’intérêt propre de ses actionnaires.
Mais il ne faudrait pas que la Responsabilité Sociale et Environnementale tant défendue par un patron que l’on qualifie d’engagé, ne soit le bouc émissaire des résultats désastreux du groupe Danone.
L’entreprise à mission vient de naître, elle connait un succès inattendu. Elle subit sa première maladie infantile mais elle s’en remettra.
Elle s’en remettra d’abord grâce aux fonds d’investissement qui recherchent aujourd’hui des cibles qui répondent à de vrais objectifs sociétaux et environnementaux.
Elle s’en remettra ensuite lorsqu’elle aura démontré sa capacité à créer de la valeur et non pas d’en détruire.
Elle s’en remettra enfin à condition que les entreprises qui s’y engagent sachent en tirer avantage dans un arbitrage intelligent entre l’actionnaire qui finance, les hommes qui créent la valeur et les clients qui la consomment.
Par Bruno Courtine, associé fondateur de Vaughan Avocats
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